Valère Marsaudon

Valère Marsaudon, 42 ans, est ingénieur forestier. Il travaille à l’Office national des forêts sur le massif de l’Aigoual, dans le Gard. Passionné de nature, il a voyagé en Europe, en Afrique, en Amérique du Nord et centrale, en Australie, en Guyane.

Lors de son volontariat civil à l’aide technique, de 2001 à 2003, il découvre l’archipel de Kerguelen, où il séjourne seize mois. Une passion pour les régions froides naît. Il a depuis participé en tant que biologiste bénévole à plusieurs missions scientifiques : trois mois en Antarctique, sur l’île de Ross (2006-2007), et deux fois un mois au Groenland (2015 et 2020).

 

 

Son expo : "Un été avec les mergules"

Les paysages de la côte Est du Groenland sont beaux, rudes, et incroyablement changeants. Les espèces de faune et de flore y sont assez peu nombreuses, mais très bien adaptées à cet environnement si particulier. Parmi elles, un oiseau d’une vingtaine de centimètres, extrêmement abondant dans l’Arctique, et qui niche en colonies dans de grands éboulis rocheux : le mergule nain. Le CNRS et l’Université de la Rochelle étudient depuis 15 ans une colonie à proximité du village d’Ittoqqortoormiit, afin de mieux comprendre les adaptations de cette espèce à un environnement en évolution très rapide.

Ayant participé à deux missions de cinq semaines chacune, à l’été 2015 et à l’été 2020, j’en ai ramené de nombreuses photos, quelques vidéos, et des notes de voyage à partir desquelles j’ai co-écrit un article paru dans le n°394 de Terre Sauvage (nov. 2021).

Ce projet d’exposition vient d’abord de l’envie de partager des images de ces paysages majestueux et incroyablement changeants de la côte Est du Groenland. Ensuite, de l’envie de faire découvrir une espèce connue seulement de quelques ornithologues en France (hivernant occasionnel), et pourtant extrêmement abondante en Arctique et y occupant une place clé dans l’écosystème, mais souffrant d’un déficit de notoriété par rapport à d’autres espèces du Grand Nord (ours polaire) ou du Grand Sud (manchots). Également, du souhait d’échanger avec le public sur les études scientifiques qui sont menées en Arctique, les enjeux de conservation de la biodiversité (changement climatique, pollutions) et les enjeux actuels pour les habitants de l’Arctique. Enfin, de l’envie de partager un peu le quotidien des chercheurs qui y travaillent.

Afin d’éviter les incontournables reflets des sous-verres d’une part, et le bilan écologique insatisfaisant du Dibond d’autre part, j’ai choisi, comme pour ma précédente exposition, des impressions sur bois, avec leur rendu à la fois doux et mat, faisant ressortir de manière légère les veines du bois.